Greenpeace contre les influenceurs voyage

Selon un rapport récent de Greenpeace France intitulé « En mode avion » : L’emprise de la publicité et des influenceurs sur nos imaginaires du voyage », les influenceurs voyage et les publicités du secteur aérien vont à contre-courant de l’urgence climatique. Commandé à des chercheuses en sociologie du laboratoire Sophiapol de l’Université de Nanterre, ce rapport met en lumière l’influence de l’avion sur nos imaginaires de voyage.

L’avion de plus en plus mis en avant

En croisant des affichages publicitaires et des publications Instagram, le rapport démontre que les influenceurs voyage se font l’écho des publicités du secteur aérien, faisant la promotion de l’hypermobilité aérienne. Ces influenceurs incitent les personnes à partir loin et souvent, mettant en avant l’avion comme l’unique moyen de découvrir le monde et de s’évader du quotidien.

Pourtant, les vols de loisirs représentent une part considérable des émissions de gaz à effet de serre du secteur touristique. L’aérien est responsable de 41% de l’empreinte carbone de ce secteur, et la diminution du trafic aérien est cruciale pour atteindre les objectifs de réduction des émissions.

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Face à cette situation, Greenpeace France demande au gouvernement de mettre en place des mesures concrètes pour réduire le trafic aérien et favoriser des imaginaires de voyage compatibles avec l’urgence climatique. Les influenceurs voyage ont également un rôle à jouer dans cette transition et des recommandations leur sont adressées pour contribuer à la construction de nouveaux imaginaires de voyage durables.

L’emprise de la publicité et des influenceurs voyage

Les similitudes entre les publicités du secteur aérien et les publications des influenceurs voyage

Les publicités du secteur aérien et les publications des influenceurs voyage présentent de remarquables similitudes. En effet, les visuels utilisés visent à susciter chez les spectateurs et les abonnés une envie de voyager en mettant en avant des paysages paradisiaques, des plages de sable fin bordées de cocotiers et des mers turquoise. Ces images idéalisées renvoient à une vision du voyage excluant les destinations locales, telles que la montagne ou la campagne. Pourtant, la majorité des Français qui partent en vacances se rendent souvent dans l’Hexagone, chez des proches, au camping ou en itinérance.

La promotion de l’hypermobilité aérienne

Les influenceurs voyage jouent un rôle significatif dans la promotion de l’hypermobilité aérienne. Ils incitent leurs abonnés à voyager loin et souvent, en présentant l’avion comme étant le moyen d’accumuler le plus de destinations possibles. Cette perception de voyager uniquement en avion peut conduire à une surexploitation des ressources environnementales et à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Les influenceurs voyage semblent privilégier la quantité à la qualité des voyages, en cherchant constamment à découvrir de nouveaux endroits sans prendre en compte l’empreinte carbone de leurs déplacements.

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Les contradictions entre l’usage de l’avion et les préoccupations environnementales des influenceurs

Malgré leurs préoccupations environnementales affichées, de nombreux influenceurs voyage ne semblent pas percevoir de contradictions entre un usage immodéré de l’avion et la protection de l’environnement. Pourtant, l’aviation est l’un des secteurs les plus polluants et représente une part importante des émissions de gaz à effet de serre. Il est nécessaire d’opérer un changement de paradigme et de favoriser des alternatives de transport plus durables et respectueuses de l’environnement. Les influenceurs voyage ont un rôle clé à jouer dans cette transition en encourageant des pratiques de voyage plus responsables et en valorisant les destinations locales et durables.

L’impact de l’industrie aérienne sur l’environnement

L’empreinte carbone du secteur aérien dans le tourisme

Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), l’aérien représente 41% de l’empreinte carbone du secteur touristique. Les émissions de gaz à effet de serre résultant des vols de loisirs contribuent de manière significative au réchauffement climatique. Les avions utilisent du kérosène, un combustible fossile, qui libère du dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Il est donc urgent de réduire le trafic aérien pour limiter les émissions de CO2 et l’impact sur le climat.

Les conséquences du trafic aérien sur le réchauffement climatique

Le réchauffement climatique a des conséquences dramatiques, telles que la fonte des glaciers, l’élévation du niveau de la mer et l’accentuation des phénomènes météorologiques extrêmes. Le trafic aérien contribue à cet état d’urgence climatique. Les avions émettent également d’autres polluants atmosphériques, tels que l’oxyde d’azote (NOx) et les particules fines, qui ont des effets néfastes sur la qualité de l’air et la santé publique. Il est donc impératif de prendre des mesures pour réduire la fréquence des vols de loisirs et promouvoir des alternatives plus durables.

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Les mesures demandées par Greenpeace

Une « loi Evin climat » interdisant la publicité pour les activités les plus émettrices de gaz à effet de serre, notamment le transport aérien

Greenpeace France propose une législation similaire à la loi Evin régulant la publicité pour le tabac, mais adaptée à la lutte contre le changement climatique. Une « loi Evin climat » interdirait toute publicité et partenariat sponsorisé pour les activités les plus émettrices de gaz à effet de serre, y compris le transport aérien. Cela permettrait de réduire les incitations à l’hypermobilité aérienne et de promouvoir des alternatives plus responsables.

La fin des avantages fiscaux du secteur aérien

Le secteur aérien bénéficie de nombreux avantages fiscaux, tels que l’exemption de taxe sur le kérosène et de TVA sur les billets d’avion internationaux. Greenpeace France demande la suppression de ces avantages, afin de rendre le transport aérien moins compétitif par rapport aux alternatives plus respectueuses de l’environnement, comme le train. Il est nécessaire de réinvestir ces ressources financières dans le développement du transport ferroviaire, qui émet moins de gaz à effet de serre par passager.

Un billet Interrail offert à tous les jeunes d’une tranche d’âge

Pour encourager les échanges interculturels et promouvoir le voyage en train, Greenpeace France propose d’offrir un billet Interrail à tous les jeunes d’une tranche d’âge spécifique. Cela permettrait de démocratiser le voyage en train et de réduire l’utilisation de l’avion pour les déplacements de loisirs. En favorisant le transport ferroviaire, on pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en découvrant de nouvelles destinations à travers l’Europe.

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